Avec ma frangine, nous continuons le week-end de l’Enfer avec une initiation à la corde pour Aurélie, tout en subissant les courbatures de la sortie de la veille à la Vallée-Cuchon.
Le but de la matinée est de s’entraîner à monter et descendre en technique corde, puis de descendre vers la cavité qui longe la nappe phréatique.
Nous prenons le temps de faire nos réglages de baudriers pendant que Kévin équipe le puits sur 2 voies. Une fois les vérifications du matériel et les derniers ajustements effectués, j’explique à ma sœur l’utilisation de chaque élément. Puis je me lance, enfin façon de parler… Je descends le puits de 18m assez rapidement par rapport à d’habitude.
Avec 2 voies d’équipées, Kévin accompagne Aurélie et la guide durant toute la descente. A son rythme, elle arrive à gérer l’inclinaison de sa corde pour contrôler sa vitesse et finit par être plus fluide vers la fin.
Les pieds à terre, nous nous dirigeons vers le haut de Basses Plantes pour lui apprendre à monter à la corde. Nous lui présentons le matériel nécessaire, puis sur 3 voies, équipées par Kévin, nous commençons notre ascension. Elle coordonne ses mouvements et après un temps d’adaptation, Aurélie atteint le haut et se longe en sécurité. Nous 3 en haut, Kévin en profite pour faire des selfies : impossible de le détrôner de son statut de “roi des selfies”.
Puis vient le moment de redescendre. Aurélie défait son crawl, sa poignée, puis installe son descendeur. Les difficultés commencent lorsqu’il faut se délonger. Elle ne trouve pas de faille sur laquelle s’appuyer pour gagner de la hauteur pour retirer sa petite longe. Kévin propose alors d’accrocher la pédale pour avoir un appui avec son pied gauche et lui permettre de s’élever. Le conseil porte ses fruits, Aurélie se décroche et entame finalement sa descente.
Nous faisons une petite pause avant de nous diriger vers les tréfonds de Basses Plantes, au niveau de la cavité qui se trouve “à l’étage d’en dessous”. Mais pas d’ascenseur ici… où est le bouton -1 ?
La dernière fois, j’avais eu pas mal de difficultés pour appréhender à la fois mon environnement et ma peur du vide… cette fois-ci, je connais le terrain, et c’est une vengeance accomplie ! Je descends la première, et me faufile 7m plus bas.
Aurélie est la suivante. Elle passe par la petite ouverture et regrette d’avoir mangé tant d’M&M’s… En se mettant un peu plus de profil, elle passe sans problème. Elle joue avec la paroi pour continuer sa descente en rappel et me rejoint.
Kévin se téléporte parmi nous, et nous progressons vers la cavité. Sur la droite, un crâne de ce qu’il semble être un bébé loup nous accueille, posé sur un piédestal. Il est très bien conservé.
Nous enjambons de la caillasse et finissons par atteindre la nappe phréatique. L’eau longe le couloir de la galerie. Nous restons un moment à admirer les reflets et la transparence de celle-ci. Nous éteignons nos lampes frontales pour nous concentrer sur les bruits des gouttelettes. Petit moment de relaxation où nous nous coupons du monde.
Le temps passe et nous devons remonter à la surface. Chacun notre tour, nous atteignons l’étage supérieur. Ils n’ont toujours pas installé de bouton d’ascenseur, ce sera par nos propres moyens. Une fois au rez-de-chaussée, nous nous positionnons à la base des cordes qui nous permettent de quitter “l’upside down”.
Je taquine ma sœur suspendue comme un chat puni avant de progresser en parallèle avec elle. Et oui, je ne suis pas la petite sœur pour rien, c’est moi la chieuse ! Nous montons au même rythme, à la même hauteur. Cette fois, pas question de grande ou de petite sœur.
Nous atteignons tous les 3 la surface. A peine revenues dans le monde réel que nous devons rendre le matériel et partir. Aurélie doit rentrer à Toulouse, 4h15 de trajet, avec le couvre feu à 18h, il faut effectivement jouer avec le feu pour passer un week-end le plus complet possible !
Et ça été le cas ! On ne pouvait pas plus profiter. Elle est arrivée à 17h58, hyper large !
Mission accomplie pour nous tous !
Et pour ne pas vite oublier ce week-end, nos bleus et courbatures étaient bien là pour nous rappeler que nous venions de vivre des moments inoubliables. Merci à tous !
C’est ainsi que je reprends la prose, assis sur l’arrière de ma voiture, visage face à un rayon de soleil qui me murmure une comptine.
Le temps qu’Aurélie et Émilie préparent leur départ, je me remémore ce bon moment et un petit coup de fatigue s’installe. Il est l’heure de manger, et dans un timing parfait, Héloïse arrive juste à temps pour que les filles se transmettent le flambeau. Nous, pour pas dire je, prenons notre temps pour manger en surface et nous équiper. Le repas n’arrange pas les choses, je suis au ralenti.
Objectif de l’après-midi, mettre en application les précédents entraînements corde d’Héloïse pour explorer la cavité jusqu’à son terminus.
L’équipement est en place, il n’y a plus qu’à descendre. Nous progressons rapidement jusqu’à la nappe phréatique, j’ai cependant la sensation d’avoir manger des M&M’s à midi. Toujours pas trouvé ce fameux ascenseur… mais nous ne manquons pas la vénération devant ce petit crâne.
Nous sommes “à l’étage d’en dessous” et il nous faut passer une vire. Nous avions prévu avec Dominique de la changer, et j’avais apporté du matériel à cet effet. La corde fait 20m, et je n’ai qu’une 15m, je décide donc de changer seulement les amarrages aujourd’hui. Le regain d’énergie est là, il me faut une petite demi-heure pour changer les 5 as et clown rongés par le temps par des plaquettes neuves. Durant ce temps Héloïse contemple la nappe phréatique comme Aurélie et Émilie le matin même.
Il est 14h30 lorsque nous passons cette vire et poursuivons notre progression entre les blocs toujours à scruter le niveau de l’eau qui joue à cache-cache avec nous. Nous prenons le temps d’explorer les recoins, une succession de salles et passages étroits, mais il faut se rendre à l’évidence, ça passe de plus en plus difficilement. Satanés M&M’s !! S’enchainent les techniques accompagnées de rigolades : égyptienne, limace, étoile de mer, fakir…
15h00 ça coince ! Je suis devant et je me rends à l’évidence, mon niveau de fatigue ne me permet plus d’avancer dans une étroiture remontante. J’ai pourtant bon souvenir avoir réussi à y passer 3 ans auparavant, après un élargissement fait avec Loïc R. (ou Baptiste). Nous préférons en rester là et revenir tranquillement.
Quel plaisir de “ricocher” sur les rochers au dessus de cet horizon d’eau d’une limpidité surprenante ! Nous repassons la vire, et revenons à la base du N-1 sans louper le crâne. Mais où est donc ce fichu bouton “Niveau 0” ? A défaut, Héloïse passe la première sur la corde, puis je remonte tout en déséquipant. Arrivé à la base du gouffre, il me faut déséquiper la voie d’entrainement du matin, ni une ni deux, c’est fait en quelques minutes.
Héloïse me précède encore pour le retour à la surface, je remonte et déséquipe les 18m du gouffre chargé de 2 kits… bon sang de M&M’s !!!
Il est 16h15, objectif réussi, Héloïse se change rapidement pour renter chez elle, je termine de rassembler le matériel au son de l’arrivée d’une course cycliste juste à côté.
C’est la conclusion d’un week-end fort en partages, rigolades, efforts physiques et une fatigue comme je les aime. L’esprit est quand à lui toujours dans “l’upside down” !
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