Le ton est donné dès le début de journée, c’est avec retard que nous arrivons à l’abbaye de Fontgombault. Il est presque 10h00 et l’accueil de l’abbaye est déjà fermé, il y a beaucoup de monde qui rentre dans l’abbaye pour la messe. Il va donc falloir attendre 1h pour récupérer la clef de la cavité. Avec Émilie et Héloïse, nous décidons de nous balader pour patienter. Nous nous dirigeons sur la voie verte (ancienne ligne de chemin de fer) à environ 500m de là. Par un temps agréable, nous prenons le temps de discuter et plaisanter tout en randonnant. Nous nous arrêtons à un pont de pierre, quelques taquineries plus tard, c’est par un sprint interminable que nous faisons demi-tour. Quelques fraises sauvages au passage font une excellente mini collation.
L’échauffement étant fait, nous retournons à l’abbaye vers 11h30 et la messe se termine. C’est donc parmi les premiers que je peux entrer dans la boutique d’accueil et récupérer la fameuse clef. Je précise que nous sortirons tard de la cavité. Il est temps de passer aux choses sérieuses et d’aller à la cavité.
Le temps d’arriver sur la cavité et de nous équiper, il est 12h30. Nous arrivons tranquillement devant l’entrée, fier d’avoir notre clef du 5ème élément (cf. le film), nous rencontrons des soucis avec le cadenas qui de toute évidence était endommagé.
C’est à 13h passé que nous parvenons à rentrer dans la cavité. Nous accédons directement dans un beau volume que nous traversons pour grimper en face. Il faut s’y habituer, il y en aura d’autres des petites escalades. Etant devant, j’arrive sur un puits de 3m non équipé qu’il serait possible de désescalader, mais je joue la prudence et j’installe une petite corde que j’avais en plus dans mon kit.
Nous continuons la progression et arrivons devant un choix : à droite monter un ressaut équipé ou en face prendre un passage bas très étroit. Je décide d’aller en face le premier, je me mets sur le dos et essaye de me faufiler. Quelques ajustements de positions plus tard et quelques moqueries, j’arrive enfin à passer derrière (la vidéo filmée par Émilie est trop drôle ahahah). Émilie puis Héloïse copient mes plus beaux gestes et passent sans trop de difficulté.
Chabot a cela de particulier que l’on peut contempler de nombreux fossiles tout au long de la progression. On découvre un joli morceau d’oursin d’un diamètre d’environ 15 cm et d’autres belles surprises arriveront plus tard.
Nous arrivons devant un nouveau pan incliné montant avec une corde en place. Nous avons la surprise d’y constater beaucoup de guano et de chauves-souris encore à cette saison. Nous hésitons et finissons par passer doucement. Toujours sur la corde, nous redescendons derrière pour arriver sur une belle salle plutôt propre et sèche, enfin sans guano ! Il est presque 15h00 et nous décidons de manger ici.
Comme nous l’a dit Kévin, c’est après manger que les choses sérieuses commencent ! Et ce n’est pas trop pour nous rassurer Héloïse et moi ! Peu importe, on est super motivées, et prêtes à tout affronter avec le ventre bien rempli !
Nous traversons une étroiture pour atteindre une salle où les parois accueillent plusieurs fossiles. Kévin se souvient d’un en particulier qui l’avait marqué à une précédente sortie : celui d’un “crinoïde”, qui est un animal sous-marin ressemblant à une algue qui peut se déplacer… Le fossile est grand, long, et bien conservé, il ressort parmi les autres ! Bon, avant de trouver le nom de cette créature, nous avions nommé cette entité “le poireau”, mais avec une légère hésitation pour “le gingembre”.
Nous continuons notre épopée en traversant des boyaux étroits avec quelques ressauts. Nous arrivons ensuite sur un petit vide à enjamber puis nous hésitons sur la suite du chemin en forme de Y. Héloïse prend à gauche, mais a du mal à distinguer la bonne direction et doute de celle-ci. Kévin prend alors la branche droite pour vérifier ce chemin, nous l’attendons. A son retour, au vu de la couleur de sa combi, on comprend que le boyaux est étroit, boueux et sinueux : allons à gauche sans hésitations !
On arrive ensuite sur une vire, puis nous traversons des passages de plus en plus larges où nous réussissons à nous mettre debout. Au détour d’un carrefour, nous tombons sur une belle surprise : des stalagmites au centre ! Nous prenons le temps de les contempler, puis nous poursuivons debout avec un ressaut (corde à nœud).
Nous arrivons au boss final : le lac souterrain ! Après toutes ces péripéties, c’est un soulagement ! Nous nous situons dans une large faille transversale, à 20m de hauteur. Plusieurs vires nous mènent vers l’unique corde qui descend et s’arrête au dessus de l’eau. Kévin passe le premier avec beaucoup d’enthousiasme, ni une ni deux, le voilà déjà en bas en train de se filmer en selfie à flirter avec l’eau. On lui fait coucou d’en haut, il est content. De mon côté, je ne suis pas à l’aise sur la vire, je m’habitue tant bien que de mal à la sensation du vide. Pour Héloïse, son appréhension est de descendre trop bas pour effectuer sa conversion. Elle estime déjà à quel endroit elle s’arrêtera. Kévin se décide à remonter et laisse sa place à Héloïse. Elle est perturbée par la lourdeur de la corde : cela rend la descente plus difficile à gérer. Elle prend son temps pour effectuer son voyage au centre de la Terre. Je l’observe évoluer, toujours pas rassurée, j’hésite même à faire la descente. Héloïse atteint son objectif, et admire l’endroit insolite. La remontée est éprouvante au vu des efforts menés jusqu’à maintenant. Elle termine son ascension, essoufflée, mais arrive à me glisser un “ça vaut le coup” entre deux souffles. Je n’arrive toujours pas à me décider. Kévin propose alors, pour m’encourager, d’installer une deuxième corde sur laquelle je pourrai descendre plus facilement. Cela me rassure, et j’accepte. Il est vrai qu’arriver à ce stade, faire demi-tour sans la récompense aurait été dommage. Je vous rassure : je ne regrette pas du tout ce voyage ! Je prends le temps d’observer la paroi incrustée de fossiles en tout genre, et plus loin, des “coups de gouge”. Sous mes pieds, j’aperçois une grande marre. Plus je descends, plus la couleur de l’eau se définit : juste WOUAWH ! La clé faite et étant à une hauteur raisonnable, je suis maintenant plus à l’aise pour contempler ce qui m’entoure : de la transparence et de la profondeur ! Les couleurs sont magnifiques, on dirait un bout d’océan ! Avec notre lampe frontale, on fait scintiller l’eau telle une pierre précieuse bleue et verte. On ne distingue pas le fond de l’eau, ce qui ne laisse pas indifférent lorsque on “pendouille dans le vide”. Kévin m’invite à le filmer comme un présentateur et commente le lieu. Comment vous dire qu’à ce moment là, j’ai surtout peur de laisser tomber le téléphone dans l’eau… mais je joue le jeu ! Après cette interview, nous décidons de remonter doucement mais surement.
Complètement d’accord avec Héloïse, ça valait vraiment le coup ! Je me remets de mes émotions tout en la rejoignant vers le bord. Kévin déséquipe la corde installée avec la déviation, puis nous rebroussons chemin, direction la sortie. On se passe les kits, on descend ce qu’on a monté, avec le matériel plein de boue et autres substances qu’on ne souhaite pas identifier, le tout plutôt en silence car la fatigue s’installe. Mais cela ne nous empêche pas de créer des délires comme des descentes en tchoutchou tobogan, ou de faire des imitations de Stitch (parfaitement reproduites par Héloïse) ! A mi-chemin, nous prenons même le temps de boire un chocolat chaud et réconfortant offert par Kévin.
La grotte de Chabot est une sortie éprouvante et surprenante, qui nous offre, en échange d’un effort, un tableau inoubliable. Ce sont 9h sous terre bien récompensées et méritées !
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